Qu'est-ce qu'une Dysménorrhée. Découvrez tout sur la dysménorrhée et les solutions naturelles pour la guérir définitivement.
Définition
La dysménorrhée est la douleur survenant au moment des règles. La douleur pelvienne peut survenir avec les règles ou les précéder de 72h plus tôt. La douleur atteint un sommet 24 heures après le début des règles et s'atténue après 2 à 3 jours. Il s'agit souvent d'une crampe ou d'une douleur sourde et constante, mais elle peut être aiguë ou lancinante; elle peut irradier vers le dos ou les jambes.
Des céphalées, des nausées, une constipation ou une diarrhée, des lombalgies et une pollakiurie sont fréquents; les vomissements sont plus rares.
On distingue deux types de dysménorrhée: dysménorrhées primitives (les plus fréquentes) et secondaires (dues à d'autres troubles)
Dysménorrhée primitive
La dysménorrhée primitive est idiopathique et ne peut être expliquée par d'autres troubles gynécologiques (1). La douleur est attribuée à des contractions et à une ischémie utérines, probablement médiée par les prostaglandines (p. ex., la prostaglandine F2alpha, un stimulant myométrial et un vasoconstricteur puissants) et d'autres médiateurs inflammatoires produits par l'utérus et peut être associée à des contractions utérines prolongées et à une réduction du débit sanguin vers le myomètre.
Les facteurs contributifs peuvent comprendre:
- L'élimination de tissu menstruel à travers le col
- Des taux élevés de prostaglandine F2-alpha dans le liquide menstruel
- Un orifice cervical étroit
- Une malposition de l'utérus
- Anxiété
La dysménorrhée primitive débute typiquement dans l'année qui suit les premières règles et survient presque toujours dans les cycles ovulatoires. La douleur commence généralement lorsque les menstruations débutent (ou juste avant) et persiste les 1 à 2 premiers jours; cette douleur, décrite comme spasmodique, est superposée à une douleur abdominale constante basse, qui peut irradier vers le dos ou la cuisse. Les patientes peuvent aussi avoir une sensation de malaise, une fatigue, des nausées, des vomissements, une diarrhée, des douleurs lombaires, ou des céphalées.
Les facteurs de risque de symptômes sévères sont les suivants:
- Précocité des premières règles
- Menstruations longues ou abondantes
- Tabagisme
- Antécédents familiaux de dysménorrhée
Les symptômes ont tendance à diminuer avec l'âge et après une première grossesse.
Dysménorrhée secondaire
Les symptômes de la dysménorrhée secondaire sont dus à des anomalies pelviennes. Quasiment toute anomalie ou tout processus susceptibles de toucher les viscères pelviens peuvent causer une dysménorrhée.
Les causes fréquentes de dysménorrhée secondaire comprennent les suivantes
- Endométriose (cause la plus fréquente)
- Adénomyose utérine
- Fibromes
Des causes moins fréquentes comprennent les malformations congénitales (p. ex., utérus bicorne, utérus cloisonné, cloison vaginale transversale), les kystes et tumeurs de l'ovaire, une maladie inflammatoire pelvienne, une congestion pelvienne, des adhérences intra-utérines, et des dispositifs intra-utérins (DIU), en particulier DIU au cuivre.
Chez quelques femmes, la douleur se manifeste quand l'utérus tente d'évacuer les tissus par un orifice cervical extrêmement étroit (secondaire à une conisation, à une procédure d'exérèse par anse diathermique, cryothérapie). La douleur provient parfois d'un fibrome sous-séreux pédiculé ou d'un polype de l'endomètre qui fait saillie dans le col.
Les facteurs de risque de dysménorrhée secondaire sont les mêmes que ceux de la dysménorrhée primaire.
La dysménorrhée secondaire commence habituellement pendant l'âge adulte sauf celle provoquée par des malformations congénitales.
Quelles sont les causes de la dysménorrhée
Parfois, la dysménorrhée est accompagnée par les symptômes d'un syndrome prémenstruel ou des saignements menstruels abondants et l'élimination de caillots sanguins.
Chez environ 5 à 15% des femmes atteintes de dysménorrhée primaire, les crampes sont assez graves pour perturber les activités quotidiennes et peuvent entraîner l'absence de l'école ou du travail.
La sensibilité à la douleur associée à la dysménorrhée peut augmenter la sensibilité à d'autres douleurs chroniques plus tard dans la vie.
Bilan de la dysménorrhée
On peut identifier la dysménorrhée par les symptômes. On détermine ensuite si la dysménorrhée est primitive ou secondaire.
Anamnèse
L'anamnèse de la maladie actuelle doit recouvrir complètement les antécédents menstruels, dont l'âge de début des règles, durée et quantité du débit, délai compris entre les menstruations, variabilité des temps et délais des symptômes en rapport avec les règles.
Les médecins doivent également poser des questions sur
- L'âge auquel les symptômes ont commencé
- Leur nature et leur gravité
- Les facteurs qui soulagent ou aggravent les symptômes (y compris les effets des contraceptifs)
- Le degré de perturbation de la vie quotidienne
- L'effet sur l'activité sexuelle
- La présence de douleurs pelviennes sans rapport avec les menstruations
- Réponse aux anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS)
- Antécédents de dyspareunie ou d'infertilité (associés à l'endométriose)
La revue des systèmes doit comprendre les symptômes d'accompagnement tels que nausées cycliques, vomissements, ballonnement, diarrhée et une fatigue.
La recherche des antécédents médicaux doit porter sur les causes connues, dont l'endométriose, l'adénomyose ou les fibromes utérins. La méthode de contraception doit être vérifiée, en posant spécifiquement des questions sur les dispositifs intra-utérins.
Les antécédents chirurgicaux doivent identifier les procédures qui augmentent le risque de dysménorrhée, telles que la conisation cervicale et l'ablation de l'endomètre.
Examen clinique
L'examen pelvien se concentre sur la détection des causes de dysménorrhée secondaire. Le col est examiné à la recherche d'une sensibilité, d'un écoulement, d'une sténose cervicale ou d'un polype prolabé ou d'un fibrome. Un examen bimanuel est effectué pour rechercher des masses utérines et une consistance utérine (un utérus abondant est observé dans l'adénomyose), des masses annexielles, un épaississement du septum rectovaginal, une induration du cul-de-sac de Douglas et une nodularité du ligament utérosacré.
L'abdomen est examiné à la recherche de signes anormaux, dont des signes de péritonite.
Les symptômes
Les signes suivants sont particulièrement préoccupants en cas de dysménorrhée:
- Douleur nouvelle ou soudaine
- Douleurs sans rémission
- Fièvre
- Écoulement cervical purulent
- Preuves de péritonite
Interprétation des signes
Les signes d'alarme font évoquer une cause de douleur pelvienne autre qu'une dysménorrhée.
La dysménorrhée primitive est suspectée si:
- Les symptômes débutent peu après la ménarche ou pendant l'adolescence.
La dysménorrhée secondaire est suspectée si
- Les symptômes commencent après l'adolescence.
- Les patientes qui présentent des causes connues, dont une adénomyose utérine, des fibromes utérins, un orifice cervical étroit, une masse saillante en dehors de l'orifice cervical ou, en particulier, une endométriose.
L'endométriose est évoquée en cas de masses annexielles, d'épaississement de la cloison rectovaginale, d'induration des cul-de-sacs, de nodosités des ligaments utérosacrés, ou, parfois, de lésions non spécifiques vaginales, vulvaires ou du col utérin.
Examens complémentaires
Les examens visent à éliminer des troubles gynécologiques structurels. La plupart des patientes doivent avoir
- Un test de grossesse
- Une échographie pelvienne
Un test de grossesse doit être effectué chez toutes les femmes en âge de procréer qui présentent des douleurs pelviennes. Si une maladie pelvienne inflammatoire est suspectée, des cultures cervicales sont effectuées.
L'échographie pelvienne est très sensible dans la détection des masses pelviennes (p. ex., kystes ovariens, fibromes, endométriose, adénomyose utérine), et elle peut localiser des dispositifs intra-utérins mal positionnés.
Si ces tests ne sont pas concluants et que les symptômes persistent, une hystérosalpingographie ou une sonohystérographie peuvent être effectuées pour identifier des polypes endométriaux, des fibromes sous-muqueux ou des anomalies congénitales. L'IRM peut être nécessaire pour caractériser complètement les anomalies congénitales.
Si les résultats de tous les autres tests ne sont pas concluants, une laparoscopie peut être effectuée, en particulier si une endométriose est suspectée.